mercredi 7 avril 2010

LA COUPE DU MONDE EST-ELLE UN FACTEUR DE DEVELOPPEMENT?

La coupe du monde peut dans une certaine mesure être un facteur de développement. Son marché est un facteur de développement local : toutes les villes qui accueillent des matchs de la coupe du monde et donc des supporters venus du monde entier, enregistrent nécessairement un surplus de consommation sur leur territoire : certains chercheurs parlent d'une « économie présentielle » ou d'une « économie résidentielle ». Ainsi, l'organisation d'une coupe du monde dope le tourisme : ces touristes ou « résidents non déclarés » vont nécessairement devoir se loger, se nourrir, se distraire et donc dépenser de l'argent. Cette manne va irriguer le tissu économique local. Les autorités publiques allemandes, bien conscientes de ce potentiel économique, ont d'ailleurs autorisé les commerçants à prolonger plus tardivement l'ouverture des magasins mais aussi à exercer leur activité le dimanche - ce qui ne va pas sans contrarier la puissante église catholique bavaroise. En Allemagne, on parle de 50 000 emplois 2006 tandis qu'en Afrique du Sud ce sont près des centaines de milliers d’emplois[] qui sont annoncés.
En effet les réseaux de communication (routes, voies ferrées…), les transports en commun, les structures d’accueil ont été modernisés pour la circonstance. Sur les dix stades retenus pour la compétition, cinq ont été entièrement construits tandis que les cinq autres seront rénovés pour un montant d’environ 700 millions d’euros. C’est finalement près de 1,5 milliards d’euros qui seront investi dans cet événement. La nation arc en ciel n’en est pas à son premier coup d’essai, elle avait déjà accueilli en 1995 la Coupe du monde de rugby, celle de cricket en 2003 et celle de golf féminin de 2005 à 2008. La compétition devrait générer selon le cabinet d’audit Grant Thornton entre trois et quatre milliards d’euros de retombées financières dont presque 700 millions d’euros d’impôts publics. Elle créera, selon les estimations, entre 130000 et 160000 emplois. Il faut dire que l’Afrique du sud attend trois millions de visiteurs prêts à dépenser énormément.
Mais, il faut noter que les emplois créés par et pendant la coupe du monde ne sont pas toujours durables : on estime (pour l'Allemagne) qu'un tiers seulement des emplois seront conservés à l'issue de la compétition. En effet les principaux secteurs d'embauche que sont la sécurité, la restauration et la vente de produits dérivés, ne perdurent pas après la compétition. Seuls les emplois liés directement aux produits de la compétition (nouveaux bâtiments, secteur des transports) demeurent après l'événement. Malgré ces aspects négatifs, la coupe du
monde donne un véritable coup de pousse au développement du pays organisateur qui doit donc en savoir tirer profit.

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